Si la réindustrialisation de la France passait par ses start-ups ?

Face au déclin industriel qui a vu la part de l’industrie dans le PIB passer de 24% en 1980 à 10% en 2019, le gouvernement français mise sur les technologies de rupture pour revitaliser le secteur industriel. Cette réindustrialisation par l’innovation est considérée comme un axe stratégique majeur, mais elle rencontre encore des difficultés dans sa mise en œuvre.

En 2022, les start-ups industrielles françaises ont levé près de quatre milliards d’euros, une augmentation de 36 % sur un an. La France compte environ 1 900 start-up industrielles, opérant dans des secteurs clés comme la transition climatique, la santé, ou l’aéronautique. Des entreprises comme Verkor (batteries électriques), Exotec (robots), ou Valneva (vaccins) illustrent cette dynamique, tout comme Flying Whales, qui prévoit de fabriquer le plus grand dirigeable au monde. Ces entreprises, en développant de nouvelles technologies et en ouvrant des usines, contribuent à la création d’emplois locaux et à la revitalisation des territoires. Le cas de Flying Whales est emblématique. La start-up est sur le point de passer à l’étape industrielle, avec une usine à venir en Gironde qui pourrait employer jusqu’à 300 personnes. Elle ambitionne de révolutionner le transport lourd avec son dirigeable capable de transporter 60 tonnes de matériel. D’autres entreprises prometteuses, comme Verkor avec ses batteries pour véhicules électriques à Dunkerque, jouent un rôle central dans la transition énergétique.

En outre, la transition climatique est l’un des secteurs clés pour ces start-ups industrielles, une priorité alignée avec les objectifs européens de réduction des émissions de carbone. Exotec, qui développe des solutions robotiques, est également un exemple de cette nouvelle génération d’entreprises innovantes qui réinventent l’industrie traditionnelle. Ces entreprises font non seulement preuve de compétitivité, mais elles répondent également à des besoins cruciaux liés aux changements technologiques et climatiques. 

Le soutien de l’État, via Bpifrance, joue un rôle vital dans cette croissance. Bpifrance, dans une étude récente, identifie 1 900 start-up industrielles en France, dont beaucoup sont engagées dans la production locale, favorisant ainsi la réindustrialisation du pays. En 2022, ces start-ups ont inauguré 76 nouveaux sites industriels, créant 3 000 emplois directs. Cela montre l’impact concret de cette nouvelle dynamique entrepreneuriale sur l’économie nationale. La France se positionne même devant l’Allemagne en matière de levées de fonds pour les start-up industrielles. Ce leadership européen reflète la capacité de la France à développer des technologies de rupture, des innovations capables de transformer les secteurs stratégiques comme l’énergie, l’aéronautique, ou encore la santé.

Cette réindustrialisation par les start-ups est rendue possible par plusieurs facteurs : l’agilité des jeunes entreprises, la recherche de solutions innovantes face à des défis mondiaux, et le soutien public sous forme de financements et de politiques d’accompagnement. Bpifrance, avec son rôle de facilitateur, joue un rôle crucial pour pallier la faiblesse des investissements privés en France. 

Aujourd’hui, il est nécessaire de maintenir cet élan, tout en soutenant davantage ces start-ups pour qu’elles puissent non seulement innover, mais aussi devenir des acteurs industriels pérennes capables de concurrencer les géants mondiaux. La réindustrialisation de la France dépendra en grande partie de la capacité du pays à continuer à soutenir ces entreprises émergentes, tant sur le plan financier qu’en facilitant leur croissance industrielle.

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