Exemple d’événement
9 décembre 2024
Post-COVID et grâce à des initiatives visant à soutenir leur développement et leur production locale, les start-ups industrielles deviennent de plus en plus importantes dans le phénomène de réindustrialisation du pays.
Ce mouvement est accéléré par la pandémie et soutenu par les plans gouvernementaux France Relance et France 2030. Ces start-ups, spécialisées dans des innovations technologiques et industrielles, se multiplient et bénéficient de l’accompagnement d’entreprises établies qui voient dans ce partenariat une opportunité d’innovation mutuellement bénéfique. EFI Automotive en est un exemple marquant : l’équipementier automobile a créé son propre accélérateur de start-up, baptisé « Axandus », en 2014. Ce dernier aide les jeunes entreprises à surmonter les obstacles liés à la production industrielle, comme la transition du prototypage à la production en série. À la différence d’un incubateur qui fait naître des start-ups, cet accélérateur accompagne celles qui ont déjà un produit et des financements, mais qui peinent à atteindre l’industrialisation. EFI Automotive ne cherche pas à en tirer des profits immédiats, mais utilise cette structure pour se diversifier et explorer de nouveaux marchés. Le succès d’Axandus est tel que l’entreprise prévoit de transformer l’accélérateur en une filiale indépendante.
Dans ce contexte de réindustrialisation, les startups deviennent des « coqueluches » de la French Tech. Elles se concentrent désormais sur la production en France, évitant la délocalisation en Asie, et collaborent avec les PME et ETI locales. Bpifrance, la banque publique d’investissement, note que 1 900 start-ups industrielles sont présentes en France en 2022, avec 35 sur 76 nouvelles usines créées par ces jeunes entreprises.
Sercel, une entreprise nantaise spécialisée dans les équipements sismiques, a également mis en place un accélérateur interne basé sur le modèle d’Axandus. Elle accompagne les start-ups pour stimuler l’innovation au-delà de sa propre recherche et développement traditionnelle. L’entreprise collabore avec diverses start-ups, notamment Temo, qui produit des propulseurs électriques nautiques. Dans certains cas, Sercel va jusqu’à prendre des participations dans le capital des start-up qu’elle accompagne, comme avec AMBPR ou en rachetant la société Morphosense. De manière similaire, Bosch a transformé une partie de son site à Marignier en Haute-Savoie en un espace d’assemblage dédié aux start-ups industrielles. Ces dernières y produisent des innovations comme les scooters des neiges électriques de MoonBikes ou les climatiseurs bas carbone de Caeli Energie. L’entreprise voit dans cette diversification un moyen de combler la fin des directions hydrauliques, ancien pilier de son activité, et estime que cette sous-traitance représentera à terme la moitié de son chiffre d’affaires.
Ces partenariats entre grandes entreprises et start-ups industrielles se révèlent être un modèle d’open innovation et de réindustrialisation, où les deux parties y trouvent leur compte : les start-ups bénéficient de l’expertise industrielle et des infrastructures, tandis que les grandes entreprises accèdent à des innovations et se diversifient.
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