Start Industrie publie son baromètre 2024 des start-ups et scale-ups industrielles
4 novembre 2024
Start Industrie, l’organisation professionnelle représentative des start-ups et scale-ups industrielles, dévoile les résultats de la première édition de son baromètre. Si les entrepreneurs de l’industrie restent relativement optimistes pour leurs propres entreprises, un sur deux rencontre des difficultés à lever des fonds, et une entreprise sur deux dispose de moins de 6 mois de trésorerie.
Alors que les débats politiques remettent en cause plusieurs dispositifs de soutien aux start-ups comme le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI), le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), le Crédit d’Impôt Innovation (CII), Start Industrie appelle les pouvoirs publics à la sanctuarisation de ces dispositifs pour maintenir le dynamisme et l’avenir d’acteurs qui représentent aujourd’hui plus de 30% des emplois générés par les start-ups françaises, et entre 30 à 40 % des ouvertures d’usines chaque année en France.
Les entrepreneurs plus optimistes pour leurs entreprises que pour la France
Alors que le contexte politique peine à se stabiliser, les entrepreneurs sont relativement critiques à l’égard du contexte français. 45% se disent pessimistes vis-à-vis de la politique industrielle française.
Dans le même temps, 69% des entrepreneurs se disent confiants pour l’avenir de leur entreprise dans les 12 prochains mois. A l’opposé, 16% (très ou plutôt optimistes) soit presque 2 sur 10, se disent plutôt ou très pessimistes. Si ce niveau de confiance peut paraître élevé, il doit être comparé aux 93% des patrons français de PME qui se disent optimistes pour leur activité selon le baromètre Grant-Thornton de septembre 2024.
Plus de la moitié des start-ups industrielles disposent de moins de 6 mois de trésorerie
Près de 3 start-ups sur 4 (72%) étaient en recherche de nouveaux fonds au cours de l’année écoulée, et autant vont tenter de lever de nouveaux fonds lors de l’année à venir. Un niveau élevé qui montre la priorité donnée à la recherche de nouveaux capitaux.
Parmi les entreprises interrogées, plus d’une sur deux dispose de moins de 6 mois de trésorerie. Et plus de 60% des entreprises estiment avoir de grandes difficultés à lever des fonds.
85% des start-ups estiment que les conditions de financement pour les start-ups industrielles se sont détériorées au cours des derniers mois.
« Dans tous les secteurs d’activité, nous voyons les entreprises rencontrer de grandes difficultés à se financer. Les investisseurs, en recherche de retours sur investissement très rapides, semblent se détourner de l’industrie qui nécessite des temps plus longs. Et en parallèle, les entrepreneurs s’interrogent sur la pérennité du soutien de la puissance publique dans un contexte de restrictions budgétaires et d’instabilité politique ».
La puissance publique en première ligne du soutien aux start-ups industrielles
Pour leurs financements, la majorité des entreprises industrielles a bénéficié de soutiens publics. 66% ont décroché des subventions publiques et 53% des aides remboursables. Pour 40% des entreprises, un prêt bancaire a été accordé. Du côté des investisseurs privés (business angel ou capital-risque), ce sont seulement 27% des entreprises qui ont pu en bénéficier. Enfin, les fonds apportés par d’autres industriels sont relativement minoritaires avec seulement une start-up sur 10 concernée (12%).
Lorsqu’on les interroge sur les leviers d’amélioration de l’accès aux financements, les entrepreneurs sont unanimes pour appeler à la poursuite des politiques en faveur de l’industrie. Trois leviers majeurs sont identifiés :
- L’implication directe de la puissance publique par le renforcement des fonds publics (69%) ;
- Le soutien aux investisseurs privés par la mise en place d’allègements et de simplifications fiscaux pour l’investissement dans l’industrie (62%) ;
- Et une plus grande solidarité entre start-ups par une mutualisation des ressources (27%).
Portrait-robot des start-ups et scale-ups industrielles du baromètre
105 entreprises industrielles ont répondu à la consultation de Start Industrie du 25 septembre au 14 octobre. Les entreprises de plus de 50 salariés représentaient 17% du panel.
Tous les secteurs industriels étaient représentés, montrant le dynamisme de l’écosystème industriel dans tous les domaines et en particulier dans des secteurs d’excellence français comme les mobilités/transports (19% des répondants), la chimie (20%), l’énergie (dont les batteries) (13%), l’industrie agroalimentaire (13%) et la santé (10%).
Parmi les 105 entreprises répondantes, 40% disposent d’une usine opérationnelle ou en cours de construction, et 31% travaillent sur des projets d’usine en phase d’ingénierie.
L’urgence de soutenir l’emploi et la compétitivité des start-ups et scale-ups industrielles
La réindustrialisation de la France fait l’objet d’un rare consensus politique… et pourtant les débats budgétaires semblent reporter au second plan les impératifs de soutenabilité et de compétitivité des entreprises industrielles. Par nature, l’émergence d’une industrie nécessite des investissements importants qui porteront leurs fruits après 10 à 15 ans de l’idée à l’industrialisation. Alors que certains investisseurs se détournent des activités les plus capitalistiques, il est indispensable que la puissance publique continue de soutenir les nouveaux projets industriels.
Pour ce faire, la stabilité du cadre réglementaire et fiscal d’une part et le soutien des investissements d’autre part sont indissociables. A l’occasion des débats actuels sur le projet de loi de finances Start Industrie appelle au renforcement du statut de Jeune Entreprise Innovante, plutôt qu’à son détricotage, et à la sanctuarisation du Crédit d’impôt recherche, deux leviers clés pour l’émergence et le maintien d’une industrie compétitive et résiliente.
Start Industrie appelle également à la poursuite de l’effort d’investissement public, y compris dans une vision post 2030, et au renforcement de mesures incitatives permettant de mobiliser les fonds privés pour financer la réindustrialisation au service de la décarbonation de l’économie.
Start Industrie forme ainsi le vœu d’un renouvellement de la stratégie start-ups industrielles et deeptech qui devra notamment traiter des enjeux de seuils d’effectifs, de l’accélération du remboursement du CIR et des crédits de TVA, du rehaussement du seuil des achats publics innovants, du recours aux garanties, de la mobilisation du foncier excédentaire privé pour l’accueil de start-ups ou encore de la circulation des compétences entre entreprises.
CONTACTS PRESSE : Scopus Communication
Sylvain Camus – sylvain.camus@scopuscommunication.fr – 06 12 16 38 60
A propos de Start Industrie : Start Industrie est l’organisation représentative des start-ups et scale-ups industrielles en France. Elle regroupe des entreprises innovantes et des réseaux sectoriels, unifiant les forces de plus de 2500 start-ups industrielles et à vocation industrielle. Start Industrie agit comme l’interlocuteur de référence auprès des pouvoirs publics et des parties prenantes privées sur des sujets stratégiques tels que le financement, la transition écologique, l’innovation et la politique industrielle.
Site web : www.startindustrie.org – LinkedIn : Start-Industrie