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Start-ups : l’Etat mise sur l’innovation de rupture pour favoriser la réindustrialisation

3 mars 2023

Start-ups : l’Etat mise sur l’innovation de rupture pour favoriser la réindustrialisation - Start Industrie

La French Tech, initialement centrée sur le numérique avec des succès comme Doctolib et BlaBlaCar, évolue vers un modèle davantage axé sur les start-ups issues de la recherche fondamentale et capables d’apporter des innovations de rupture.

Depuis 2019, le plan Deeptech, lancé par Bpifrance avec un financement initial de 3 milliards d’euros, vise à stimuler la création d’entreprises dans des domaines stratégiques tels que l’énergie, l’alimentation, le spatial et la souveraineté numérique, dans le but de réindustrialiser la France. Ce programme fixe des objectifs ambitieux : créer 500 start-ups par an d’ici 2030 et 100 nouveaux sites industriels par an d’ici 2025.

Bien que les objectifs ne soient pas encore atteints, les résultats sont encourageants. En 2022, 320 start-ups ont vu le jour, une augmentation de 27 % par rapport à 2021, avec des levées de fonds atteignant 2,6 milliards d’euros. Ces nouvelles entreprises ont généré 50 000 emplois à travers 1 800 acteurs, et certaines, comme Afyren et Ynsect, ont déjà inauguré des sites industriels en dehors de l’Île-de-France, dans des régions telles que la Moselle et Amiens. De plus, cinq licornes (start-up valorisées à plus d’un milliard d’euros) ont émergé, incluant OVHCloud, Ledger, Owkin, Exotec et Shift Technology.

Pour soutenir cet écosystème, l’État a renforcé ses moyens financiers via le plan France 2030, en allouant 2,3 milliards d’euros supplémentaires à Bpifrance. Le ministère de l’Enseignement supérieur a également investi 500 millions d’euros dans des pôles universitaires d’innovation afin de stimuler l’entrepreneuriat. En décembre 2022, un fonds spécifique pour l’industrie, doté de 350 millions d’euros, a été lancé avec des perspectives de levées de fonds pouvant aller jusqu’à 250 millions d’euros. Paul-François Fournier, directeur exécutif de Bpifrance, souligne que l’investissement massif dans la deeptech constitue une étape importante dans la réindustrialisation de la France. Actuellement, 50 % du portefeuille de Bpifrance est composé de start-ups de ce secteur. Fournier rappelle que l’objectif à long terme est de permettre aux financements privés de prendre le relais, tout en admettant que des défis restent à venir, notamment en raison de la complexité du financement des technologies de rupture, souvent très coûteuses et risquées, surtout dans un contexte où le capital-risque se montre plus prudent.

Il anticipe que certaines entreprises ne survivront pas à ces turbulences, mais l’objectif principal reste de maximiser le succès des entreprises prometteuses. En fin de compte, le soutien de l’État, à travers Bpifrance, joue un rôle critique dans la structuration et la croissance de cet écosystème innovant. Cela envoie un signal fort au marché et pose les bases pour que la France devienne une nation leader dans l’innovation et la réindustrialisation.

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